Cinq particules de bonheur

Agnès (Le Monolecte) a eu l'excellente idée de lancer une chaîne, comme elle dit, une belle chaîne libre, sans entraves ni obligations, avec de belles pépites de joie dedans. Je la cite encore :
"Le principe est simple : on fait ce que l'on veut! Ceux qui veulent participer peuvent librement le faire sur leur blog, inviter des potes à en faire autant en leur envoyant des mails, des pings ou des pigeons voyageurs, le faire dans les commentaires ici s'ils n'ont de pas blog à cet usage, le faire sur des forums, en IRC, voire sur un coin de nappe au resto avec des potes, voire sans écrire, juste en en parlant autour d'une bonne bière mousseuse, ou avec leur grand-mère ou avec leur chat. Vous n'êtes même pas obligés de me citer, mais si vous décidez de laisser un lien, un mot, une note ou un bouquet de fleurs, c'est sympa aussi."

Tiens, Agnès, c'est pour toi :

Le thème de la chaîne :

Cinq choses qui vous rendent heureux

Le matin, quelques mois par an

Je suis un lève-tôt (et également un couche-tard, ça n'est pas incompatible) et le premier plaisir de la journée est la dégustation de mon bol de café assis à ma table de jardin. Tous les environs dorment encore, suivant le mois, il fait encore nuit ou le jour commence, lui aussi, à se lever. Le calme est hors du temps, simplement percé par le bruit lointain d'un train, le chant des oiseaux qui me font l'amitié de voisiner, la petite cascade de ma pièce d'eau, les petits pas du hérisson qui regagne son gite sous la baraque de jardin. L'air est encore vierge des odeurs du jour, les humeurs de la veille ont disparu pendant la nuit et seules les vapeurs éthiopiennes ou colombiennes (suivant l'origine de mon kawa) sortant de mon mug  viennent troubler l'haleine du jardin.

Le samedi matin

Les week-ends, lorsque je suis chez moi, possèdent des instants "formatés" avec des moments incontournables; c'est le lot de l'âge, peut-être, ou le besoin d'avoir des repères dans une vie où souvent l'imprévu  (pas toujours sympa) joue un grand rôle. Un de ces moments, c'est le samedi, vers 10 heures lorsque je pars de chez moi pour me rendre à la  médiathèque municipale. Elle est  distante d'à peu près un kilomètre, et pour y parvenir, il est facile  d'éviter les trottoirs de la ville. Pour une bonne moitié du trajet, il suffit d'emprunter un ensemble de petits chemins bordés par les jardins odorants des cités pavillonnaires ou  les petites rues du vieux bourg. Lorsqu'il m'arrive d'être un peu en retard sur mon horaire, ou lorsque des ripailles se préparent, il est même possible, à l'occasion d'une fenêtre de cuisine ouverte sur ce trajet "cosmopolite", que des odeurs de plats dont l'origine se situe à des milliers de kilomètres viennent se mélanger au parfum des glycines et des clématites. Pour compléter le bonheur de cette promenade, il me vient à la tête la perspective des découvertes que je ne manquerai certainement pas de faire en parcourant les allées de la bibliothèque, surtout en début de mois lorsque les rayons abondamment pourvus de revues changent de paysage.

Les blogs

Au moins deux fois par jour, parce qu'ils sont nombreux, je fais la tournée des sites d'informations, des forums et des blogs de mes marque-pages. Je consulte les lieux d'infos le matin au bureau et je continue par les blogs et forums. Je considère toujours, depuis une bonne dizaine d'années, ces moments de lecture comme des moments privilégiés. Tout d'un coup, devant moi, par la magie de quelques touches du clavier s'ouvre un monde immense; un ensemble de gens passionnants ou plaisants, drôles ou informatifs me parlent, me tiennent au courant, me font sourire et rire; je peux les retrouver quand je veux; je peux leur parler moi aussi, ils m'écoutent attentivement, même quand je bafouille ou mets de l'ordre dans mes idées, sans me couper la parole; ils sont des dizaines, ou peut-être un ou une seule, mais il y a toujours quelqu'un sur mon écran.

La poterie

C'est un de mes dérivatifs. Pendant que je fais mes tripatouillages de terre, je ne pense à rien d'autre; c'est une cure totale de vidage de cerveau : les soucis du boulot, les problèmes matériels, les affaires de famille, tout fout le camp pour laisser la place à "qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de cette motte de terre !". En effet, souvent, je pars d'un bloc de terre et je commence à lui donner une forme sans avoir la moindre idée de ce que ça va devenir. Et il y a là un instant que, pompeusement, je me permets de qualifier de magique, tout d'un coup, dans ma tête, je vois la pièce finie et là, ça part. C'est pour cet instant de plaisir intense que j'apprécie cette activité; c'est pour cela que je n'aime pas les "commandes". Heureusement, vu ma production, des commandes, j'en ai peu. Les personnes qui partagent mes goûts artistiques en la matière sont assez rares ... ou alors inconnus.

Les soirs

Puisqu'il me faut terminer une liste qui a commencé par les matins, il parait logique d'en arriver à ce dernier plaisir de la journée. c'est également pratiquement un rituel, puisque, à de rares exceptions près, je le pratique quotidiennement depuis des décennies. Ce plaisir, c'est celui, lorsqu'on est sous la chaude couette l'hiver ou sur des draps frais l'été d'ouvrir le bouquin qui attend sur la table de nuit et de reprendre la lecture qu'on a mise en suspend hier, à peu près à la même heure ou un peu plus tard, lorsque les paupières sont devenues si lourdes que l'action qui passionnait quelques temps avant est devenue si secondaire que la page que l'on vient de terminer s'estompe dans l'esprit au profit de l'heureuse perspective d'un dodo bien mérité.

Comments

[Diane]

J'ai vu dans le blog de Laurence et naïve que je suis j'ai cru qu'elle nous disait ça juste comme ça.
Je ne suis pas dans la norme-blog et puis je n'ai plus de mots alors...

J'ai bien apprécié vos petits bonheurs a tous deux quoiqu'il en soit.

[Didier]

... de plaisir en lisant ces bonheurs-là.
Merci et bravo pour ce blog que je découvre !