L'Oppressoir

En me baladant sur Facebook, d'amis en groupe d'amis, de groupes d'amis en évènements, j'ai découvert une publication et je me suis dit que vous étiez digne de partager cette découverte.

Leur esprit :

La violence du monde, la tristesse infinie de milliards de quotidiens et l’incroyable cynisme des élites sont de l’ordre de la normalité, ce qui nous permet d’être fans d’une Paris Hilton et de s’apitoyer sur un gosse crevant de faim au Darfour. Equilibre des marchés, harmonie des valeurs, symphonie des marchandises. 

Le genre humain s’habitue à sa médiocrité. Il renonce à son incroyable potentiel, pour se vautrer dans ses travers barbares et absurdes avec l’obstination d’un ado un peu crétin.

Pour survivre moralement dans ce monde, il faut, au choix :

• Participer aveuglément à la logique du capitalisme, prendre sa carte à l’UMP et adorer les flics, donc être un gros con, une race assez commune par les temps qui courent.

• Ne rien voir, vivre dans sa bulle, lire Le Point et Que Choisir ?, être un sexy centriste, le truc tendance, pas rural.

• Accepter l’ordre des choses et sauver sa conscience en votant Social Démocrate, en allant à l’église, à la mosquée, au temple, à la synagogue ou en donnant aux ONG, voire tout à la fois. La solution chiante et responsable.

• "Combattre pied à pied la globalisation sur le terrain des luttes" et se retrouver à fricoter avec des profs moralistes d’Attac ou de la LCR, finir par écouter Tariq Ramadan, trouver que le voile et le Hezbollah c’est cool parce qu’anti-impérialiste. La solution "moi je trahis pas ma conscience", hé hé.

• En avoir rien à foutre de tout et se jeter dans les bras de la vacuité idéologique de l’ère post-soviétique en affirmant haut et fort que tout part en couille et qu’il n’y plus rien à faire, la solution moi-je-sais-tout.

• Faire des gosses, se mettre à boire, vendre son corps, tuer son patron, insulter la vieille du second qui vous fait chier avant de l’enculer sauvagement, tenter une expérience sexuelle interdite, adhérer à un parti d’extrême droite, aller au sex-shop pour faire un cadeau à votre mère, cracher sur un juif et un noir dans la même matinée et prévenir la presse locale de votre haut fait patriotique, bref, faire le truc qui vous empêche à jamais de revenir en arrière… et voir ce qui se passe. La solution aventure.

• Avoir une bonne dose de recul sur les choses sans pour autant tomber dans le nihilisme ou le cynisme, savoir rire du pire car il est partout et se foutre de la gueule du meilleur pour qu’il réagisse, faire l’effort d’être dans le camp de la vérité sans en être sûr. Préférer l’outrance et la caricature aux bonnes manières, la chienlit à l’ordre, la partouze à la branlette, la cuite à la tempérance, la prodigalité à la radinerie, la résistance à la soumission…

Nous, on a choisi la dernière.

L’homme n’a pas le droit au renoncement.

L’arme de L’Oppressoir, c’est son esprit. Notre ligne éditoriale : ne surtout, mais alors surtout rien respecter. Le respect, c’est la massue moelleuse des dominants, qu’ils soient engalonnés, encravatés, enturbannés ou enculturés.

L’Oppressoir n’incite pas à la révolte : il en est une. Dans les mots, dans les traits, pour brouiller les lignes. Du printemps dans la culotte au romantisme des barricades, nous sommes filles et fils de Rabelais et Warhol, Voltaire et Marylin Monroe. Notre journal se veut un happening encre et papier, une irrévérence en verbe et grammaire, un éclat de tendresse perçant sous la carapace du cynisme, un doigt d’honneur bien profond à tous ceux qui nous prennent pour des cons en nous gouvernant avec le sourire.

Je pense que c'est assez clair. Allez donc sur leur site pour faire connaissance, achetez-le si vous en avez la possibilité pour le faire vivre et de toute façon consultez-le de temps à autre lorsque des velléités de sortie de sous l'édredon qui est en train de s'étendre au dessus de nos têtes vous assailliront. 

(vous pouvez y aller en cliquant sur la bannière et je mets un liens dans ma liste à droite)