Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Abracadablog
Abracadablog
Publicité
Archives
18 février 2013

Le mystère Sherlock

Meiringen, Suisse. Les pompiers dégagent l'accès à l'hôtel Baker Street. Cet établissement, charmant et isolé, a été coupé du monde pendant trois jours à cause d'une avalanche. Personne n'imagine que, derrière la porte close, se trouve un véritable tombeau. Alignés dans la chambre froide reposent les cadavres de dix universitaires.

Tous sont venus là, invités par l'éminent professeur Bobo, pour un colloque sur Sherlock Holmes. Un colloque un peu spécial puisque, à son issue, le professeur Bobo devrait désigner le titulaire de la toute première chaire d'holmésologie de la Sorbonne. Le genre de poste pour lequel on serait prêt à tuer.

C'est le quatrième de couverture d'un bouquin de Jean-Marcel Erre que je viens de terminer

holmes

J'ai appris pas mal de choses sur Sherlock Homes et le docteur Watson, je me suis pas mal amusé au déroulement de l'intrigue qui est également un petit hommage à Agatha Christie et un florilège de bons mots et de métaphores. Le monde de l'université n'est pas épargné non plus.

Quelques précisions tirées de "Sherlock Holmes pour les Nuls", un ouvrage en cours de rédaction par une des protagonistes du roman ci-dessus.

H comme Holmésien :

Mammifère bibliophile vouant une passion à Sherlock Holmes. Les spécialistes - à l'université et à l'hôpital - distinguent plusieurs catégories d'holmésiens. Les niveaux 1 à 3 désignent les amateurs du détective anglais créé par Arthur Conan Doyle en 1887. Ils aiment à lire et à relire les quatre romans et cinquante-six nouvelles qui forment le "Canon" holmésien, scrutent la sortie en librairie des innombrables pastiches consacrés à Holmes, et ne rechignent pas à s'aventurer dans les enquêtes des concurrents, Hercule Poirot ou Harry Dickson. Pour résumer, mis à part une tendance un peu pénible à s'exclamer à tout propos "Élémentaire, mon cher Watson", ils sont inoffensifs.

Les niveaux 4 à 6 correspondent à des holmésiens initiés. Pour ces adulateurs du Canon, la frontière entre la fiction et la réalité se trouble par moments. On se met à privilégier le texte original en anglais, on se lance dans des analyses textuelles, on adhère à une "société holmésienne", on suit des colloques. Bref, on commence à fatiguer ses proches.

Enfin les holmésiens de niveau 7 à 10 forment une caste à part. Pour eux, les choses sont claires : Sherlock Holmes a bel et bien existé et Conan Doyle n'est que l'agent littéraire du Docteur Watson, biographe du détective londonien. A ce stade, la fiction n'existe plus, les écrits de Watson sont parole d'Evangile, l'étude des textes sacrés devient le centre de toutes les préoccupations, on s'attaque à des énigmes métaphysiques fondamentales comme la date de naissance de Holmes ou le nombre de mariages de Watson.
Et, dans le meilleur des cas, on essaie de prendre ses pilules tous les matins.

holmes1

 Citation finale tirée de "Sherlock Holmes, une vie", de A.-F. Ruaud & X. Mauméjean

Un trait de caractère semble trop souvent oublié par les commentateurs holmésiens : Holmes est un homme d'humour. Au cours des affaires rapportées par le Canon, Holmes sourit à cent trois reprises, rit soixante-cinq fois, glousse trente et une fois, émet cinquante-huit plaisanteries et cinquante-neufs mots d'esprit.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Et Herlock Sholmes contre Arsène Lupin, on va me dire que c'est de la fiction, aussi ??? >: -(
Publicité