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18 avril 2011

Voyage en Végétarie

Prendre soin de sa santé, réapprendre à cuisiner de façon créative, épargner les animaux, participer à la création d'un nouveau style de vie écologique et éthique ...
Les arguments des végétariens, longtemps ignorés ou moqués, risquent de se muer en nécessité planétaire.

Un article du bimestriel Nouvelles CLES signé Carine Gouriadec pose la question suivante : "est-il temps de devenir végétarien ?".

Il part des postulats suivants :

  • Les habitudes alimentaires, ancrées en nous depuis l'enfance, sont les plus difficiles à modifier
    Les découvertes récentes sur notre santé et celle de la planète nous poussent à y réfléchir "à neuf".
    L'inventivité des saveurs dans la cuisine des légumes renouvelle la gastronomie 

Je vous donne quelques éléments.

Tout d'abord, quel végétarien êtes-vous ou pourriez-vous devenir ?

  • Le flexitarien mange peu de chair animale et s'assure qu'elle provient d'élevages éthiques et bio.
  • Le végétarien ne mange ni viande, ni poissons, ni fruits de mer.
  • L'ovo-lacto-végétarien accepte les oeufs, les laitages et les fromages.
  • Le pesco-végétarien mange du poisson et le pollo-végétarien du poulet
  • Le végétalien est un végétarien qui ne consomme aucun sous-produit d'origine animale.
  • Le vegan est un végétalien qui exclut tout ce qui implique l'exploitation des animaux : cosmétiques, cuir, laine, soie ...

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Carine Gouriadec explique dans son article le cheminement qui a convaincu la carnivore qu'elle était à tenter le passage "... pour des raisons esthétiques, ce mot englobant beaucoup de choses qui vont de la santé à l'éthique. Devenir végétarien par sens de la beauté ..." en quelque sorte. "La force du végétarisme, poursuit-elle, c'est sa cohérence et sa capacité à fédérer une multiplicité d'urgences. Si je suis tentée par l'expérience, c'est que celle-ci me permet de jouer à la fois sur ma santé, mon look, ma sexualité, mon rapport à l'environnement, ma relation aux autres (qu'ils soient humains ou d'une autre espèce), donc ma spiritualité. Bref, sur ma vie entière."

Comment s'y mettre ? 

1. Commencer par ralentir, en ne consommant de produits carnés que deux ou trois fois par semaine, en privilégiant le poisson, la volaille, le lapin.
2. Discernez les végétariens parmi vos plats préférés : pizzas aux légumes, taboulé, risotto aux champignons, salade de chèvre chaud, omelette-frites ...
3. En courses, repérez les produits déjà prêts : houmous, caviar d'aubergine, tzatziki, tortillas, nems aux légumes
4. En magasin bio, osez les découvertes : crème d'amande, seitan, céréales... Choisissez des denrées riches en protéines : oeufs, champignons, tofu, algues...
5. Vous pouvez tester saucisses végétales et steaks au tofu type "végéburger", mais sachez que la vraie cuisine végétarienne n'imite rien : elle invente ses propres régals.
6. Mangez dans les restos indiens, chinois, mexicains, éthiopiens, libanais, qui proposent plus de plats végétariens que les européens.

Pour ceux qui craindraient les "manques" en protéines, les équivalences :
vegetarismeSi la viande contient 18 à 25 g. de proteines pour 100 g., le soja en contient 35g., les légumineuses (haricots, lentilles, pois chiches, pois cassés, fèves) de 19 à 24 g., le quinoa 14g., le tofu 11 g., les noix, noisettes, arachides de 13 à 15 g. Quant au fer, dont la viande contient 3mg. par 100g., on entrouve bien plus dans les graines de courge et de sésame : 14,5 mg. aux 100 g., et aussi dans le quinoa et le soja.

Comme on pouvait s'y attendre, les Africains et les Indiens sont les plus petits mangeurs de viande : moins de 15 kg. par personne et par an. Plus de 40% des Indiens n'en mangent pas. Ailleurs, la consommation de viande explose. En quarante ans, l'Union européenne est passée de 56 à 89 kg. annuels par personne, la France de 70 à 110 kg., les Etats-Unis de 89 à 120 kg. La Chine, elle, est passée de 15 à 485 kg. en vingt ans. Selon les nutritionnistes classiques, 40 kg. seraient la quantité optimale pour rester sain. Les végétariens ne sont évidemment pas d'accord et ils s'associent aux écologistes pour affirmer que la surconsommation de viande détruit la biosphère entière.
Evidemment, le lobby de la viande contre-attaque; l'association nationale interprofessionnelle du bétail et des viandes vante la biodiversité des prairies et les qualités nutritionnelles du pot-au-feu avec pour slogan : "Le boeuf, une énergie responsable !". Mais, pour que ces images bucoliques correspondent à une réalité, il faudrait une métamorphose radicale des conditions d'élevage du bétail. A commencer par la (très improbable) suppression de ces camps de concentration pour animaux que sont les industries du poulet, du porc et d'un nombre croissant d'espèces. Cela constituerait un bouleversement économique colossal et un choc psychologique non moins crucial.

Les enjeux écologiques
Pour syntétiser, voici les onze formules qui défilent sur le site des restaurants Commensal au Canada 

1kg. de boeuf a besoin de 7kg. de céréalesvegetarien
450 g. de boeuf  = 6 mois de douche
200 millions d'ha de forêts tropicales détruits en 60 ans pour les pâturages bovins
1 kg. de viande = 100 fois plus de gaz à effet de serre qu'1 kg. de blé
céréales pour bétail US = nourriture de 800 millions d'humains
méthanol des pets de vache = gaz de tout le trafic routier mondial
90% du soja mondial = nourriture pour bétail
1 kg. de veau = 220 km. en voiture
1 kg. de viande = autant d'humus que 200 kg. de tomates

L'ONU confirme : "Une réduction substantielle de l'effet de serre ne sera possible qu'au prix d'un changement de régime alimentaire mondial, fondé sur autre chose que sur des produits animaux." L'économiste Rajendra Kumar Pachauri, président du Groupe d'experts sur le changement climatique 5GIEC), n'hésite pas à préconiser une conversion globale de l'humanité au flexitarisme.

Pour en savoir plus :

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... et le site de l'Association végétarienne de France

En guise de dessert, un petit trait d'Hervé Le Tellier :
"Le végétarisme est excellent pour la santé humaine, mais c'est sans comparaison avec ses bénéfices pour la santé porcine, bovine et ovine."

Pour terminer, je vous donne mon statut du moment : végétarien non pratiquant.

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Commentaires
V
C'est ou la Végétarie?
D
Lentement on y arrive. Je serais donc pesco végétarienne...<br /> vous voulez une recette de tarte aux lentilles qui goûte le ciel? avec des pignons, des tomates, des câpres, du fromage? c'est boooooon<br /> <br /> Ici c'est aucun produit, maquillage ou autre qui teste sur des animaux.
C
C'est pour ça que je cite mes sources<br /> à Saoul-Fifre, je pense que l'article fait référence dans les chiffres astronomiques, à l'élevage intensif qui doit consommer énormément de céréales (et accessoirement de produits chimiques)au regard des bêtes qui broutent "naturel".<br /> Dans le calcul moyen qui a été fait, cet élevage naturel ne doit pas compter pour beaucoup. Mais bon, là c'est comme partout, c'est une étude faite par des convaincus d'un camp et les études, c'est un peu comme les statistiques, il ne faut pas seulement tenir compte des résultats, mais de qui les met en place et pour le compte de qui elles sont faites.<br /> Il y a quelques dizaines d'années des études étaient sorties pour valoriser les bienfaits de la cigarette et aujourd'hui, d'autres études émanant de l'université de Bordeaux sont très favorables à la consommation du vin.
F
Je mange de la viande mais finalement assez peu et si je ange trop, je mange sain et varié. Tes statistiques me laissent dubitatif. 485 Kg de viande par an et par personne en Chine ? Cela fait plus d'un kilo par jour ça ! Même 110 Kg en France, cela me semble vraiment exagéré.
S
Ce n'est pas parce qu'une idée est bonne qu'elle donne le droit à ses tenants de nous réciter des bêtises d:)<br /> <br /> L'aliment naturel du ruminant est l'herbe, par exemple, qu'à ma connaissance, personne ne viendra lui disputer. Dans le monde entier, des milliers d'hectares non labourables, rocheux, steppes, forêts à sous-bois, ne sont exploitables que par l'élevage. Ce serait dommage de les laisser en friches.<br /> <br /> Le procès qu'il faut faire, c'est celui des élevages où l'on "pousse" les bêtes pour que la viande coûte moins cher aux consommateurs. Et il se trouve que les trusts marchands de concentrés et de céréales sont au pouvoir ou plus précisément, que le pouvoir leur obéit. Là est le problème. C'est nous qui mettons l'UMPS (comme dit l'autre) au pouvoir et rien ne changera tant que le fric dirigera le monde.
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