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24 janvier 2009

Shimizé

Il était une fois un oshammi qui vivait dans une wesheshammi en haut d'une wooba. Une nuit survint un oogoro qui dit à l'oshammi shammi :
- Shimi, je ne veux ni ta couronne, ni ton bâton, je veux ta shammizé.
- De shimite deé, dit l'oshammi en riant, cherche donc. Si tu trouves ma shammizé ici, dans la weseshe, prends-la donc.
L'oogoro fouilla la wesesheshammi de fond en comble, et, à la fin, il vit une woolanda et cria triomphalement :
- Shimi, la voilà, je l'ai trouvée.
- Tu es rusé comme un tsezehé aux longues oreilles, dit l'oshammi shammi. Tu l'as trouvée, elle est à toi.
L'oogoro descendit en courant de la wooba, riant et chantant.
- J'ai une shammizé ! Pour toute la vie shimidée, j'aurai une shammizé !
Sur son chemin, il rencontra un vieux woorogoro.
- Shimi woro, ça te plaît ? demanda l'oogoro. Regarde, elle te plaît ma shammizé ?
- Woof, dit l'orogoro, tu es stupide comme un tsezehé ! Tu ne vois donc pas que ce que tu tiens à la main est une woolanda ?
A la lumière de la lune, l'oogoro regarda attentivement, s'aperçut de son erreur, et s'en alla tzuke shimite no shimé, triste comme quelqu'un qui ne connaît plus le nom des choses.

Le récit de la sirène, Le bar sous la mer, de Stephano Benni, traduit de l'italien par Alain Sarrabayrouse

stefanobenni1

J'ai commandé ce bouquin sur les conseils avisés de l'ami Fantasio; son blog, les bouquins de Fantasio, est une mine dont l'éclectisme doit lui valoir un public de tous horizons.

Mes nouvelles préférées, dans l'ordre de lecture parce que vu la richesse de l'imagination, c'est dur de faire une quelconque classification : l'année du temps fou, Matu-Maloa, Achille et Hector, la traversée des petits vieux et la guitare magique.

Pour terminer, je ne peux pas résister à l'envie de vous faire partager le récit du chien noir, le ver disicius.

De tous les animaux qui vivent entre les pages des livres, le ver disicius est certainement le plus nuisible. Aucun de ses collègues ne l'égale. Pas même la punaise majophage, qui mange les majuscules, ou le pas-de-mule, petit hyménoptère qui se nourrit de consonnes redoublées, avec une préférence pour les m et les n, et est gourmand de mots comme canonnière ou mammaire.
Plutôt fastidieux est le termite de la ponctuation, ou termite de Dublin, qui, rongeant les points et les virgules, provoque la fameuse période torrentielle, délice et calvaire du prote et du critique.
Très rare est l'araignée univerbe, ainsi nommée parce qu'elle se nourrit du verbe ester. Cette araignée ne se trouve désormais que dans de vieux textes de droit, car ledit verbe est tombé en désuétude, et les rares exemples qui réapparaissent sont décimés par l'araignée.
Je voudrais citer encore deux biblio-animaux plutôt communs : la puce du subjonctif et le moucheron apocopal. La première mange toutes les personnes du subjonctif, avec une préférence pour la première du pluriel. Certains articles de journaux, qui semblent bourrés de fautes de grammaire, ont en fait été dévastés par la puce du subjonctif (c'est du moins ce que disent les journalistes). L'apocopal absorbe les phonèmes à la fin des mots (télé, ciné, vélo). Au XIXè siècle il n'en existait que de rares exemplaires, mais aujourd'hui l'espèce tend à se développer.
Mais, comme nous le disions au début, de tous les biblio-animaux le ver disicius ou ver troqueur est sûrement le plus nuisible. Il sévit le plus souvent vers la fin des récits. Il prend un mot et le met à la place d'un autre, puis pose ce dernier là où se trouvait le premier. Des déplacements minimes : quelquefois, il lui suffit de déplacer à peine deux ou trois ver mots, mais le résultat est logique. Le récit perd totalement son caractère dévastateur, et c'est seulement après une enquête méchante qu'il devient possible de le reconstituer comme il était avant le souhait du ver disicius.
Ainsi le ver agit pourquoi, est-ce par instinct (en raison de sa nature poussée) ou par haine de la littérature, nous ne le pouvons pas. Nous ne savons qu'exprimer ce passage : qu'il ne nous arrive jamais de tomber sur une page ayant reçu la visite de quatre disicius.

stefanobenni

Stefano BENNI

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Commentaires
F
Bien content de faire connaître cet écrivain. :)<br /> Dans ma PAL j'ai encore "Bar 200" qui est aussi un recueil de nouvelles.<br /> Il FAUT absolument lire "Margherita Dolcevita" roman déjanté et merveilleux.
L
C'est aussi en allant chez Fantasio (dans tes liens) que j'ai découvert Benni et quelques autres, depuis, je tâche de tout lire tant cette découverte a été formidable. j'ai lu "Bar 2000" et "Margherita Dolcevita, non, enfin, Margherita, je suis justement en train de la lire, c'est excellent, Benni est grand !<br /> <br /> Entre parenthèses, je te dois un petit message personnel pour un très très joli cadeau mais je n'ai pas eu le temps jusqu'alors, j'ai honte, mais je vais réparer cela. Le problème, c'est de trouver the spécialité qui ne contienne pas d'oeufs...<br /> Merci merci merci Claudius
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