Un aéroport pour la nuit

Il vous arrivera peut-être un jour, à moins que ce ne soit déjà fait, d'être obligé de passer la nuit dans un aéroport.

Dans les compagnies aériennes, le personnel est parfois confronté à cette situation. En effet, il bénéficie généralement de conditions tarifaires très avantageuses. Le corollaire de ces bas prix sur des compagnies dont la renommée garantit, en principe, sécurité et confort, c'est que l'obtention d'un siège est évidemment fonction des places disponibles. Attention une place peut être indisponible parce qu'elle est occupée, bien entendu, mais également à cause de restrictions de vol : fret important, personnel navigant commercial en effectif réduit, défaillance technique n'ayant aucune conséquence sur le vol mais restreignant le nombre de passagers admis, voire parfois, mais c'est très rare, l'humeur du commandant de bord, patron de droit divin lorsqu'il est dans sa machine.

Cela veut dire que certaines destinations et certaines périodes s'avèrent parfois problématiques. Lorsqu'on ne peut pas embarquer de son lieu de départ, on peut toujours retourner à la maison en attendant des conditions plus favorables. Mais il peut également arriver que cette situation se produise lors du vol retour ou même lors d'une escale. La solution dans ce cas est de trouver un point de chute pour patienter jusqu'au prochain vol. Or ce point de chute est souvent onéreux, comme le sont l'hôtel et/ou le restaurant qu'on doit dégoter en dernière minute sans avoir la latitude de faire un choix.

Un collègue est resté coincé ainsi une semaine à Djibouti. Lorsqu'il a été débarqué dans cette escale, c'était au retour d'une période de congés. Il a passé les deux premières nuits dans le palace local, puis, un peu exsangue financièrement parlant, les trois suivantes dans un infâme boui-boui, et enfin les deux dernières à l'aéroport.

Cette mésaventure, arrivée plusieurs fois à bon nombre d'entre nous, conduit à comparer les capacités d'accueil des différents aéroports.

J'ai trouvé un site qui s'est chargé de ce type de comparaison. Il est anglo-saxon et s'appelle The guide to sleeping in airports.

Pour les non anglophones qui n'ont pas à sous la main leur Harrap's  ou quelqu'un à proximité pouvant faire fonction, je déconseille les traducteurs automatiques qui font beaucoup rire mais sont totalement inefficaces en la matière.

Vite fait, je vous donne le premier du hit parade, il s'agit de Changi, l'aéroport de Singapour; voici ce qu'en dit le guide :

Depuis 10 ans le prix du meilleur aéroport est attribué à Changi, de Singapour. lorsqu'on leur a demandé ce qu'ils pensaient de ce prix prestigieux, les aimables fonctionnaires ont répondu "no comment", mais ils nous ont tout de même communiqué un CD Rom contenant des photos stupéfiantes de leurs installations.
...
Les "dormeurs en aéroport" auront les larmes aux yeux en découvrant ce qu'offre Singapour. Inutile de s'encombrer de matelas pneumatiques ou de lits de camp, les fauteuils sont très confortables. Vous y trouverez des points "internet", des lieux de prières (pour obtenir des places sur le prochain vol, certains peuvent se livrer à de telles extrémités), des boutiques et des restaurants; de plus, vous trouverez de quoi recharger votre portable, des réveils avec alarmes sur les sièges, une piscine avec jacuzzi et soins de massage, de la musique, des espaces verts, un veilleur de nuit pouvant mettre en place une projection de film, tout cela sans sortir de l'aéroport. Il y a même un bar karaoké. Par contre, d'après les pancartes et écriteaux il est fortement déconseillé de circuler en skate, d'être un fumeur, un animal de compagnie ou un étudiant (!?!).

Dans les pires, hélas, on trouve CDG. D'après le guide, son état est pitoyable; le personnel est sale et grossier, la restauration chère et inappropriée, les sièges sont en plastique et avec accoudoirs et les bancs en acier manquent de confort; il y a du bruit, de la chaleur, des odeurs désagréables (je vous épargne les détails) et la sécurité n'est pas garantie.

Bigre.

(merci à Nadia qui a assuré la traduction)

Comments

[Diane]

Durant ce crash une amie était en escale a Los Angeles; l'enfer, l'enfer, l'enfer.
Dormir dans un aéroport bondé c'est impossible et sortir de là était aussi impossibles, les gardiens et policiers étaient devenus fous! (Ils le sont encore, faut voir quand nous traversons la frontière...)

Bref dodo en aéroport faut être bien blindé.

[Nad]

J'y suis passée il y a trois jours et je les ai vus les sièges en acier, enfin, je les ai regardés en pensant aux " dormeurs en aéroport ". :)
Mais bon, il leur reste le bois de Vincennes, ce n'est pas très loin, on y trouve de vastes espaces verts, des gens discrets qui étudient dans leur coin, des musiciens aussi, et quelques gendarmes " bon enfant ", on se croirait à Singapour du coup, si ce n'était pour la climatisation.

[rainai]

A mon avis ton collègue voulait faire du surf pendant une semaine et il a inventé ce bobard !