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26 septembre 2008

Une histoire de salle de bain

Je n'aime pas Philippe Val.
Ses efforts pour rejoindre la troupe des "journalistes reconnus" éditorialisant dans la grande presse et exhibant leur capacité d'analyse dans tous les médias passant à leur portée l'ont conduit à dénaturer un journal que j'aimais bien; de plus ses amitiés suspectes qui l'ont fait se joindre à la cohorte de ceux qui ont lynché Denis Robert (un vrai journaliste d'investigation, lui) rendent parfaitement suspects ses efforts de "moralisateur".

Cependant, je suis en phase avec une partie de son intervention ce matin sur Inter. Pas celle où il tape sur ceux qui ont refusé d'accepter aveuglément la présence de soldats français en Afghanistan, là il n'est pas logique d'ailleurs avec la suite de sa chronique dans laquelle il reconnaît que nous ne gagnerons jamais cette guerre. Par contre, comme je l'ai également écrit sur les différents forums que je hante, lors des discussions portant sur ce sujet, la meilleure (et même la seule) méthode de combattre les talibans est d'assécher leurs finances. En dehors des aides qu'ils reçoivent de l'extérieur et la célérité de certains à leur fournir des armes, c'est le trafic de la drogue qui leur permet de vivre et d'agir. Ce trafic est favorisé par l'existence de paradis fiscaux acceptés par la communauté internationale. Entendre Philippe Val, grand copain de l'avocat de Clearstream, dire cela arrache à l'automobiliste coincé dans les embouteillages un sourire matinal qui laisse augurer une journée moralement ensoleillée.

1afghani2002_fr

Pour en revenir aux talibans et à la manière de les empêcher de nuire, j'aime bien sa conclusion :
"Lorsque la salle de bain est inondée, plutôt que de bombarder la baignoire, il est plus judicieux de couper l'eau."

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Commentaires
L
Je me sens bien chez les Valophobes, merci !
C
C'est vrai que nos mots n'ont pas grand pouvoir, nos opinions peut-être si nous sommes capables de les faire valoir dans les sphères de décisions par élections interposées, mais c'est mal parti.<br /> D'accord avec Le Fantasio sur les drogués qui seront toujours là tant que la source ne sera pas tarie ou tout au moins plus difficilement atteignable. Pour cela, il faut s'attaquer aux fournisseurs plutôt qu'aux consommateurs. Et pour atteindre les fournisseurs il faut toucher à leurs profits. Ceux-ci n'existent que par la possibilité de "blanchir" l'argent, et pour cela, entre autre, il y a les paradis fiscaux qui voient passer les sources de financement et les profits de tous les trafics: drogues, mais aussi prostitution et ventes d'armes.<br /> Que peuvent faire des soldats, même bien entraînés et bien équipés (ce qui ne semble pas être toujours le cas) face à des talibans qui se fondent dans la population et/ou traversent une frontière poreuse. Ce n'est certainement pas sur le terrain que cette guerre sera gagnée par leurs adversaires, mais plutôt par une entente qui coupera leurs sources d'approvisionnement.
F
J'ai écouté cette chronique et elle m'a choquée. Cette occupation de l'Afghanistan (car s'en est une) est indéfendable. Non seulement elle ne résout rien mais elle aggrave les tensions. Un gouvernement non-démocratique, une pauvreté aggravée... et une hostilité toujours plus grandes des afghans envers l'occident. Beaux résultats ! Je ne relève pas le commentaire de PPle Moqueur qui n'a pas l'air de se rendre compte que les drogués sont des malades avant d'être des cons et que ce n'est pas eux qui importent le pavot. Quand à sa culture, je n'ai pas l'impression que l'on encourage vraiment les paysans à faire autre chose.<br /> Oui, Val est un con et cette guerre qui ne dit pas son nom est déjà perdue. Tout simplement parce qu'il n'y a pas d'ennemis reconnus. Juste une population hostile. Les terroristes (tiens c'est avec ce terme que les allemands désignaient les résistants) ne sont pas localisables géographiquement. Et il faut être fou pour penser qu'une centaine de soldats français (ou même cinq mille) pourraient changer quoi que ce soit au terrorisme international. Perte de temps, d'argent, d'hommes... et de crédibilité vis à vis des populations. La merde quoi !
P
Mmouais... <br /> sauf que le trafic est moins favorisé par l'existence des paradis fiscaux que par la demande incessante des junkies occidentaux... S'il n'y avait pas une bande de cons prêts à tout pour se mettre n'importe quoi dans les veines ou dans les trous de nez, il y aurait une partie de financement qui ferait défaut(chez les Farc tout autant) ... Le premier robinet, il est là... Mais, allez dire à un mec qui vient de se faire un fixe, que la dope qu'il s'injecte est responsable de la mort de dix soldats français... Il y a peu de chance qu'il pige... Et s'il est encore en état de piger, il s'en tape... <br /> <br /> Après on s'occupera des marchands d'armes... Oh la! c'est encore plus compliqué... Tellement qu'on ne va même pas essayer aujourd'hui... <br /> <br /> Il est marrant Val, comme vous, comme moi, comme nous tous, il fait des mots... La différence c'est qu'il croit au pouvoir des siens... Comme les cons chez Audiard, il ne doute de rien...
H
On peut toujours croire à la version officielle occidentale.<br /> Le fait est qu'une présence d'occupation scelle pour plusieurs générations une haine sans fondement entre des peuples pourtant tellement distants, et sans aucun lien direct. J'oserais dire que deux avions ne font pas des liens, même de nature mortifères.<br /> Le fait est que les moujahidines furent armés et entraînés par les américains, dans des zones qui aujourd'hui comme par hasard sont tenues par les talibans.<br /> On peut croire beaucoup de choses, mais jamais on ne me fera croire que la sécurité de ma famille dépend de la présence des forces militaires occidentales dans un pays d'asie qui jamais n'a cédé à la force. 100000 soviétiques sont rentrés chez eux (une bonne partie non, malheureusement), la queue entre les jambes.<br /> Je crois que la sauce salade militaro-responsabilisante est un peu trop piquante.
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