Une histoire de salle de bain
Je n'aime pas Philippe Val.
Ses efforts pour rejoindre la troupe des "journalistes reconnus" éditorialisant dans la grande presse et exhibant leur capacité d'analyse dans tous les médias passant à leur portée l'ont conduit à dénaturer un journal que j'aimais bien; de plus ses amitiés suspectes qui l'ont fait se joindre à la cohorte de ceux qui ont lynché Denis Robert (un vrai journaliste d'investigation, lui) rendent parfaitement suspects ses efforts de "moralisateur".
Cependant, je suis en phase avec une partie de son intervention ce matin sur Inter. Pas celle où il tape sur ceux qui ont refusé d'accepter aveuglément la présence de soldats français en Afghanistan, là il n'est pas logique d'ailleurs avec la suite de sa chronique dans laquelle il reconnaît que nous ne gagnerons jamais cette guerre. Par contre, comme je l'ai également écrit sur les différents forums que je hante, lors des discussions portant sur ce sujet, la meilleure (et même la seule) méthode de combattre les talibans est d'assécher leurs finances. En dehors des aides qu'ils reçoivent de l'extérieur et la célérité de certains à leur fournir des armes, c'est le trafic de la drogue qui leur permet de vivre et d'agir. Ce trafic est favorisé par l'existence de paradis fiscaux acceptés par la communauté internationale. Entendre Philippe Val, grand copain de l'avocat de Clearstream, dire cela arrache à l'automobiliste coincé dans les embouteillages un sourire matinal qui laisse augurer une journée moralement ensoleillée.
Pour en revenir aux talibans et à la manière de les empêcher de nuire, j'aime bien sa conclusion :
"Lorsque la salle de bain est inondée, plutôt que de bombarder la baignoire, il est plus judicieux de couper l'eau."