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20 mai 2008

Elevages

On se souvient de l'accueil triomphal que l'Académie de Médecine avait fait, il y a quelques temps de cela aux nouvelles vaches à café qu'on lui avait présentées. Combinées avec les anciennes vaches à lait, ces nouveaux ruminants allaient assurer à la population française un petit déjeuner sain, nourrissant , et d'une qualité indiscutable.

Il faut aujourd'hui déchanter. On s'étonnait un peu de voir des vaches ordinaires produire du café à la place du lait; mais dans un premier mouvement d'enthousiasme, nos savants n'avaient pas examiné la question plus avant. Le petit mystère est aujourd'hui percé à jour. C'est uniquement avec de la chicorée que nos éleveurs avaient nourri leurs vaches, et le café ainsi obtenu était donc de qualité tout à fait inférieure.
Quant aux vaches à bière allemandes dont on avait tant parlé, tout le monde sait aujourd'hui à quoi s'en tenir sur ce sujet et l'on nous dispensera d'insister sur cette odieuse invention germanique.

On est fort ému, sur nos côtes normandes, par les premiers essais qui viennent d'être faits d'une moule perlière. Il suffit, paraît-il, de placer une fausse perle à l'intérieur d'une moule pour que celle-ci, tout aussitôt surexcitée, sécrète en quelques semaines une petite perle fort jolie et qui rappelle, à peu de chose près, la perle de l'huître. Ce serait là une véritable fortune pour nos pêcheurs normands.

A propos de ces moules perlières, rappelons une anecdote amusante. Lorsque le fait fut communiqué à l'Académie des Sciences, une petite revue provinciale qui s'intitule modestement Le Relèvement de l'Elevage avait pris cette information d'une façon véritablement imprévue. Par suite, sans doute, d'une faute de transcription, le rédacteur agricole de cette revue avait compris qu'il s'agissait de poules merlières, et vous voyez d'ici les développements imaginés par ce folliculaire départemental. D'après lui, la poule merlière, issue d'un judicieux croisement, sifflait comme le merle pour appeler ses petits, ce qui est plus gracieux que le caquètement habituel. Détail plus intéressant encore, elle pouvait siffler le chien de la ferme lorsqu'un renard s'apprêtait à dévaster le poulailler. Mais laissons là ces folies et parlons de choses sérieuses. 

Toujours à propos des moules perlières, il paraît que, pour obtenir de bon résultats, la fausse perle provocatrice n'est pas indispensable. Il suffit d'exciter la moule en perçant un tout petit trou dans sa coquille, et ces piqûres peuvent se faire très rapidement à la machine. Les moules piquées à la machine sécrètent tout aussitôt de la nacre autour du trou et produisent ainsi de jolies perles. Signalons toutefois que ces éleveurs cupides ayant par trop multiplié les trous, les moules se sont contentées de produire de simples boutons de gilet de flanelle, ce qui est, on l'avouera, une leçon et un exemple.

Il convient de signaler, dans le même ordre d'idées, deux inventions nouvelles issues de la moule perlière, plus réelles, celles-là, que la poule merlière et qui sont appelées, je crois, à faire quelque bruit.
Il s'agit tout d'abord de la poule perlière, utilisée maintenant par les pêcheurs normands pour récolter les perles artificielles que l'on développe dans la coquille des moules. En quelques heures ces intelligents gallinacés, perchés sur les rochers, se saisissent des perles qu'ils aperçoivent dans les moules entrouvertes et qu'ils prennent naïvement pour des grains de mil. On peut ainsi, grâce à ces intelligentes bestioles, recueillir en une matinée des milliers de perles dont la main de l'homme chercherait vainement à s'emparer au cours de chasses fatigantes et fastidieuses. D'un simple mouvement du bec, la poule pique la perle, l'avale, et il suffit de laver les sous-produits du poulailler pour que les braves pêcheurs normands recueillent le fruit de leurs peines.

A côté de ces poules perlières véritablement remarquables, il faut également signaler les utiles services que rendent à la navigation les nouvelles moules merlières placées sur de dangereux récifs. Les marins ont déjà baptisé de ce nom les moules qui, percées de petits trous pour la culture des perles, rendent un son étrange, analogue au sifflement du merle. La moule percée de trous ressemble beaucoup à ce bizarre petit instrument de musique que l'on appelle ocarina. 

Lorsque le vent souffle, lorsque la tempête fait rage, les moules percées de petits trous font entendre un sifflement sauvage qui avertit les navigateurs et écarte leurs nefs des dangereux rochers où elles allaient se briser. C'est ainsi que l'industrie nouvelle de la moule perlière rend de signalés services à l'humanité et l'on peut prévoir que dans un avenir prochain les moules merlières remplaceront avantageusement les phares et les sirènes actuellement en usage.

gaston

Gaston de Pawlowski

François Caradec, nous apprend que Gaston William Adam de Pawlowski vit le jour à Joigny, dans l’Yonne, le 14 juin 1874, à cinq heures du matin. Fils d’Albert de Pawlowski (« ingénieur au bureau central des études de la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest ») et de Valérie de Tryon-Montalembert, Gaston fit ses études au lycée Condorcet et à l’Ecole des Sciences Politiques. Le 10 juin 1901, Gaston reçoit le grade de docteur en droit après avoir soutenu sa thèse intitulée Philosophie du travail

Gaston a 20 vingt ans quand il commence de collaborer à l’hebdomadaire Le Rire, qui deviendra Le Rire rouge durant la Première Guerre mondiale.
[…]
La faucheuse surprend Gaston le 2 février 1933. Une crise cardiaque l’emporte en son domicile du 107, rue de la Faisanderie à Paris.

Pour plus d'informations, une visite s'impose sur le  blog : Au temps de l'oeil cacodylate


« Gaston de Pawlowski était un homme qui échappait à toute commune mesure. Il était d’une taille gigantesque, comme son esprit et son intelligence. Il faisait figure de héros de Rabelais. Il était hors du temps présent, aussi bien dans sa façon d’être que dans sa façon de penser. […] Pawlowski avait profondément le sens de l’humour et de l’ironie, mais – de même que Rabelais l’avait fait –, il s’en servait comme truchement pour exprimer les idées les plus subversives, à l’abri de toute censure. »

André Warnod, Fils de Montmartre. Souvenirs

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Smiley virtuel qui applaudit !
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