Le "côté" des mots
Est-ce que les mots ont un bord politique, me demande-je ces derniers jours. C’est une question, un thème qui a été soulevé sur un des forums que je fréquente. Enfin, le vrai thème était y a-t-il des valeurs «de gauche» et des valeurs «de droite».
On peut se poser la même question pour les mots. Par exemple, si je parle de «rentabilité», pour la majorité des gens ce sera assimilé à un vocabulaire de droite et si je parle de «solidarité», on pensera plutôt à un discours de gauche. C’est certainement injuste et peut-être sans fondement, mais c’est ainsi.
Une expression envahit en ce moment l’espace médiatique, c’est la notion de TVA sociale. Associer ainsi la TVA qui est l’impôt le moins juste qui existe puisqu’il touche de la même façon le plus pauvre et le plus riche avec la notion de «social» qui est plutôt connotée gauche, c’est du type des associations «silence assourdissant» ou «sombre clarté», un rapprochement de deux mots qui semblent contradictoires (ça s’appelle un oxymore ou oxymoron). Eh bien pas du tout dans la tête de nos dirigeants actuels.
Lorsque je me suis interrogé là-dessus sur un blog de droite où le maître des lieux accepte que je mette mon grain de sel, celui-ci (le maître des lieux, pas le grain de sel) m’a fait remarquer que cette idée n’était pas neuve et qu’elle avait été déjà évoquée par Dominique Strauss-Kahn.
Je lui ai répondu que le fait qu’une proposition ait pour origine un éléphant du parti socialiste n’implique pas pour autant qu’elle soit bonne. D’autre part, je doute que, dans la tête de DSK, les fonds retirés d’une telle mesure ait la même destination que celle qu’envisagent les sarkozistes.
Nicolas Sarkozy avait fait de belles promesses lors de sa période de ministre-candidat et il commence à tenir celles qui lui paraissent les plus urgentes : le bouclier fiscal accordé à ses amis et l’exonération de certaines charges patronales. Le problème, c’est que ça coûte de l’argent et qu’il faut bien le trouver quelque part. D’un autre côté, il y a la sécurité sociale qui a retrouvé son trou habituel. Ce trou est dû, en bonne partie, à la dette qu’a l’Etat vis à vis de cet organisme (5,257 milliards d'euros fin 2006, source Le Monde du 31 mai 2007) .
Alors voilà, une fois les législatives passées, on va attendre que le municipales soient terminées et il nous restera plus qu'à faire des suppositions quant à l’augmentation de la TVA (3 points ? 4 points ? 5 points ?). Pour ce qui est de la distribution de l’argent qui en sera retiré, par contre, j ‘ai bien peur que nous n’ayons plus de doute à avoir.(Photo : La majorité ..., René Maltête : "Des yeux plein les poches")
Lieu de renseignements : le blog d'un économiste qui suit l'actualité et qui arrive à rendre cette science compréhensible par tous.
Et, tant que j’y suis : Rêver contre soi-même : passionnant et juste.
J’entendais l’autre jour François Fillon souhaiter que l’argent ainsi économisé par les entreprises (la baisse des charges sociales) se retrouverait dans une baisse des prix et non pas dans une augmentation des marges des dites entreprises. J’ai une certaine opinion de notre premier ministre, je ne le crois pas naïf, je pense donc que son souhait relève plus du foutage de gueule que d’autre chose.
Tenez, puisqu'on est en plein bac philo