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27 septembre 2006

Le winner et le looser

Depuis la rentrée radiophonique, Guy Carlier a repris son excellente habitude de nous chroniquer un billet dont il a le secret à 8 heures moins cinq le matin sur France Inter. Généralement, c'est l'heure à laquelle j'arrive avec ma toyote pour me garer pas loin du bureau. Tout dépend de l'affluence que j'ai trouvé sur le pont qui enjambe la Seine et qui sert de goulot d'étranglement, de pause maquillage, de cure-nez, de fin de sommeil et d'autres choses à des milliers de congénères qui, comme moi, partent du fin fond de leur banlieue pour aboutir à une autre banlieue où ils peinent à gagner de quoi nourrir leurs familles.

Bref, si j'arrive au moment de la chronique, je reste dans la voiture pour la savourer. Sinon, je la retrouve le soir  sur ce site et je la déguste de chez moi.

Le sujet de ce matin : une histoire de winner et de looser.

Le looser était un "technicien en méthodes" dont le rêve était de faire un voyage à Bora-Bora. Avec son salaire actuel, il lui aurait fallu des années d'économies pour pouvoir, à la retraite, s'offrir ce voyage organisé. Il avait alors choisi une autre solution, un jeu de hasard télévisuel qui s'intitule "A prendre ou à laisser". Ce jeu consiste à choisir parmi des boîtes en carton celle qui contient une certaine somme d'argent, chaque boîte renfermant un montant de 0 à 500 000 €. De quoi bouleverser notre technicien en méthodes dont le salaire, il le dira plus tard, culminait à 1300 €.

Un tel jeu sans besoin de connaissances, et dont on peut deviner ce qu'une chaîne, dont le principal but est de remplir les espaces vides entre les pub par des programmes qui ne demandent aucune gymnastique particulière de neurones, peut en tirer, ne peut être diffusée que par TF1. Et c'est là qu'intervient notre winner, le présentateur de l'émission, Arthur.

Arthur qui prendra un malin plaisir, après avoir questionné notre joueur sur ses revenus, d'annoncer, avec un sens de la répartie qui fait qu'il dépose ses saillies à la SACEM, à chaque fois qu'un joli montant passait sous le pif de notre technicien : "Ah, vous venez de perdre une trentaine de mois de salaire".
C'est fendant, non ? Quel humour cet Arthur !

A la fin de l'émission, il reste deux boîtes, une avec le million d'euros et l'autre avec 20 euros. Évidemment, notre brave candidat fera le mauvais choix et Bora Bora rejoindra dans sa tête le coin des occasions manquées, des espoirs déçus et des paris perdus.

De l'oeil gauche, mouillé, ce brave Arthur est plein de compassion pour ce pauvre couillon, mais l'oeil droit, lui, se réjouit de la dramaturgie nécessaire pour accrocher le télespectateur. Et celui-ci, de l'autre côté de l'écran, qu'éprouve-t-il ? de la peine pour ce pauvre type qui a refusé tous les montants qu'on lui a offert dans l'espoir de patauger un jour dans le lagon de ses rêves ? de la moquerie pour ce connard qui en voulait trop ? de la haine pour ce semblable incapable de sortir de son ordinaire ?

Arthur, lui, vient de vendre sa maison de production; ça lui a rapporté un peu plus de 7000 années de salaire de technicien en méthodes.

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Commentaires
D
Je vais dans le site voir de ce pas.<br /> Merci...espèce de "trouvailleux" de raretés.
S
ha oki, je sais enfin pourquoi je ne l'ai jamais entendu à la radio...<br /> A cette heure là, je viens de sortir de la douche et je comate devant mon petit café dans la salle à manger et j'écoute mon petit mar et mon chat.
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