Chicoutimi >>> Les Escoumins
Le 9 septembre 2003 un cachalot s'est échoué en Gaspésie. Il avait une longueur totale de 13m50 et sa tête mesurait précisément 4m37. L'animal a été dépecé et les os, nettoyés et blanchis ont été entreposés au Centre d'Interprétation des Mammifères Marins à Tadoussac.
Sur la route de Chicoutimi aux Escoumins, nous avons donc fait étape dans cete petite ville qui doit tout aux baleines et à l'implantation dans ces lieux du Groupe de Recherche et d'Education sur les Mammifères Marins. Ceux-ci font un travail assez remarquable d'explication et en versant l'obole qui me permettait d'entrer dans ce qu'on pourrait appeler le musée de la baleine, c'est la première fois que j'ai eu l'impression que mon argent servirait à quelque chose.
Revenons donc à notre cachalot du début, le voici
et entrons dans le centre d'interprétation
Un petit arrêt sur le bélouga; c'est le régional de l'étape. C'est un cétacé et donc un mammifère, il ne pond pas d'oeufs et la femelle ne porte qu'un petit à la fois. Le caviar appelé bélouga provient en fait de l'esturgeon blanc.
Le bélouga ne se trouve donc que dans l'embouchure du Saint-Laurent; c'est un splendide animal tout blanc. On estime à 10 % la population tuée par une collision avec un bateau. Hélas, le touriste est un mal nécessaire car c'est avec son argent que le groupe poursuit ses recherches sur ces magnifiques cétacés.
Pourquoi peut-on les voir ? tout simplement parce que la baleine est obligée de revenir à la surface pour respirer. Bizarrement, proportionnellement les poumons des baleines ne sont pas plus gros que les nôtres, mais à chaque respiration 90 % de l'air du poumon est renouvelé contre 15 % pour nous.
Le béluga refait surface toutes les 15 à 20 minutes, le rorqual toutes les 30 minutes et le cachalot toutes les heures et demi (son record est de 2 heures 18), pour comparaison, le record humain de l'apnée est de 5 minutes 24.
Voici des fanons de la baleine boréale
C'est l'espèce qui a les plus grands fanons. Au 19ème siècle, début du 20ème on chassait les baleines pour leurs fanons souples et résistants qu'on transformait en baleines de parapluie ou de corset, en suspension de carosse, en peigne ou en blaireau. La baleine engouffre un banc de proies et une énorme quantité d'eau. Lorsqu'elle referme la bouche, l'eau est expulsée et les fanons qui tapissent la machoire supérieure servent de tamis.
Voici la photo que rêve de faire le touriste lambda
Nous avons décidés d'aller jusqu'aux Escoumins pour faire l'inévitable "excursion baleine".
Vers la fin du 15ème siècle, des pêcheurs basques fondèrent, à une quinzaine de km du Tadoussac d'aujourd'hui, une petite communauté qu'ils appelèrent l'"esquemin"; aujourd'hui connue sous le nom d'Escoumins, cette petite localité et un des lieux privilégiés pour observer les baleines et les mammifères marins.
La marée est trés importante sur le Saint-Laurent et, à marée basse, on peut faire des photos sympathiques
L'industrie forestière liée aux Escoumins empêcha le saumon de remonter les eaux jusqu'au moment où les citoyens de l'endroit et les compagnies exploitantes des ressources naturelles prirent conscience de sa disparition. Lors de la reconstruction du barrage en 1968, l'association fit construire une première passe migratoire. Mais à cause du flottage du bois, la réintroduction du saumon est interrompue en 1972. Cinq ans plus tard, les opérations forestières cessent et un comité d'action et d'aménagement de la rivière à saumons des Escoumins reprend le programme de réintroduction et reconstruit deux passes migratoires.
Au début nous avions envisagé d'aller voir les baleines en Zodiac. Ca nous obligeait à un harnachement spectaculaire avec une température avoisinant les 35 degrés
De plus, sur un petit bateau, nous ne pourrions pas bouger et prendre facilement des photos. Coup de chance, le zodiac qui devait nous emmener est tombé en panne . Nous nous sommes rabattu sur un bateau plus important, certes, mais beaucoup plus maniable que les bateaux à touristes habituels
Le capitaine était sympa
et nous avons pu, sinon obtenir des photos inoubliables, faire provision d'images que nous ne sommes pas prêt de revoir
et nous avons loupé trois beaux bélugas qui, dés qu'ils se sont aperçus que nous n'étions pas capables de les photographier, se sont livrés sous nos yeux à une véritable parade.
C'est assez joueur, le cétacé.
Je termine ce billet par une assez jolie collection de bois flottés